Entretien

 

Philippe Averty, gérant de la SARL Droguerie Montoise.

Quelle est l'histoire de cette entreprise hors du commun dans ce quartier ?

C'est en 1928 que mon grand-père, Armand Averty, crée un atelier de peinture dans l'avenue des Demoiselles. Il épouse Marie Milcendeau, en 1929, qui tient un atelier de couture. Tous deux s'installent au 3, avenue des Demoiselles en 1934 et créeront la Droguerie en 1953, abandonnant la couture. Subsistent l'atelier de peinture, qui emploie cinq ouvriers peintres, et qui propose également de la vitrerie, et le magasin qui embauche alors sa première vendeuse.

La Droguerie Montoise fait-elle partie des plus anciens commerces de la ville ?

Tout à fait. À l'époque, peu de commerces existaient dans ce quartier. Dans les belles années, ce sont jusqu'à 25 salariés qui travaillaient pour la Maison Averty, participant ainsi au développement de la commune. Mon père, Pierre, a repris l'entreprise en 1968, puis ce fut mon tour de prendre le relais, à partir de 1996. Un renouveau depuis quelques années avec une poissonnerie et une épicerie ouvertes plus longtemps hors saison, une boucherie et une pharmacie ouvertes à l'année, m'ont laissé entrevoir un mieux.

Pourquoi alors fermez-vous ?

C'est une décision difficile que j'ai eu du mal à prendre, mais je n'y crois plus. Le visage de ce quartier de l'avenue de la Mer a bien changé. Vu l'ambiance entre commerçants dans cette portion de l'avenue des Demoiselles et l'avenue de la Mer, en été, il faut admettre que la Droguerie Montoise n'y a plus sa place, ni même dans la commune. Malgré une campagne de communication importante depuis trois ans, le chiffre d'affaires baisse, d'où des difficultés économiques qui se combinent aux contraintes imposées au commerce traditionnel très importantes. Ce sont uniquement ces raisons qui me font fermer boutique, contrairement à toutes les rumeurs qui courent.

Que va devenir la Droguerie Montoise ?

La liquidation du stock a démarré depuis le 20 août, pour une durée de deux mois.

Je vais maintenir le service clés, mais le magasin sera sûrement revendu.

Mes deux employées, présentes depuis quatre ans, Alexandra et Murielle, vont se retrouver sans emploi. Et je remercie tous nos clients depuis 1928 sans qui cette histoire de la Maison Averty n'aurait pu avoir lieu.

 

Écouter

 L'article Ouest-France